
Bichkek, capitale du Kirghizistan (pays d'Asie centrale et ancienne république de l'URSS) est la première étape de notre mission
OSI PANTHERA
Le Programme de Recherche et d’Éducation OSI-PANTHERA est l’un des projets de l’ONG Objectif Sciences International (OSI), ONG qui promeut l’éducation aux sciences et à la recherche en faveur du développement durable.
L’ONG OSI crée et organise des séjours de Recherche participative pour des volontaires qui seront sensibilisés et formés sur le terrain, afin de contribuer à un projet de recherche scientifique réelle.
Dans le cadre du programme OSI-PANTHERA, le projet de recherche scientifique a pour buts principaux l’étude et la protection de la panthère des neiges, félin en grand danger d’extinction en Asie centrale. Le travail de terrain a lieu en Kirghizie (sujet de ce reportage) et au Népal, où des participants volontaires viennent soutenir les actions locales.
Outre les données de terrain récoltées puis analysées, les objectifs de l'ONG s’articulent autour de la prise de conscience par les populations locales et occidentales de l’importance de la survie de la panthère et de son habitat. Et plus qu’une expédition scientifique, OSI-PANTHERA est aussi une grande aventure humaine, grâce aux échanges culturels et scientifiques entre les locaux et européens.

L'expédition commence réellement à plusieurs heures de Bichkek avec notre départ en 4x4 de la rive sud du lac Issyk Kul

Durant les 7 heures de piste sur les hauts plateaux , nous croiserons un camion de transport minier et quelques bergers nomades

Nous sommes accueilli avec curiosité au camp de Koyundu, porte d'entrée de la Réserve de Sarychat

L'équipe se prépare à refaire un peu de piste pour atteindre un autre checkpoint, plus formel, au poste militaire d'Uch Kochkon

La réserve étant frontalière avec la Chine, elle est accessible uniquement avec un laisser-passer militaire

Premiers ennuis techniques au retour du poste frontalier, les pannes sont fréquentes sur les pistes et les conducteurs très ingénieux

Après une nuit pour s'acclimater à l'altitude, nous répartissons dans des sacoches nos affaires et des vivres pour 2 semaines

Les chevaux, chargés avec les sacoches et leurs cavaliers, nous permettent d'atteindre le coeur de la réserve et la vallée de Sarychat

La vallée qui sera notre terrain d'étude pendant 2 semaines est entourée par les montagnes "célestes" du Tian Shan

Après le passage du col, nous atteignons notre camp de base, ses vestiges de l'ère soviétique et sa vue sur les neiges éternelles

L'ancienne bergerie au confort sommaire nous servira de cuisine et de salle à manger quand nous serons sur le camp

Les chevaux sont une composante importante de la culture kirghize et leur contribution à notre mission est inestimable

Nous parcourons le gros des distances entre nos camps et les zones d'études à cheval, pour finir à pied

Le groupe fait quotidiennement des transects (prospection linéaire) à pied sur différentes crêtes du Sud de la réserve

Lors du transect, nous relevons et consignons toute trace de présence animale (crotte, grattage, empreintes, poils)
LA PANTHERE DES NEIGES
Plus qu’un projet sur l’étude et la protection de la panthère des neiges, ce programme de Recherche et d’Éducation est un projet global de Protection de la Biodiversité. Sa thématique phare de Suivi Animal Non-Invasif met en avant différentes espèces emblématiques telles que le loup, l’ours ou encore le lynx, et son espèce phare : la panthère des neiges.
Le Léopard des neiges, ou "once", habite douze pays d’Asie centrale, en haute altitude, d’habitude entre 3 000 et 4 500 mètres d’altitude, parfois encore plus haut. Il y aurait entre 4 000 et 6 500 léopards de neige dans le monde.
Malheureusement, le léopard des neiges est menacé d’extinction. Avec la dégradation et la disparition de son habitat au profit de l’activité humaine, le braconnage et l’accroissement des conflits avec les communautés locales, la population du félin a décliné de plus de 20% ces 20 dernières années.
Il resterait entre 150 et 500 animaux au Kirghizistan, selon le Snow Leopard Trust. Il est cependant difficile de les compter, étant donné qu’ils ne se donnent pas à voir.
S’il est rare d’observer un vrai léopard des neiges, ou « Ilbrys » en kirghize, ceux-ci fuyant toute rencontre avec l’homme, nous avons pu admirer ce spectaculaire animal à travers les différents caméras pièges (comme sur cette photo) que l'ONG OSI Panthera pose et relève dans la réserve de Sarychat, et dont il faudra analyser, après l'expédition, les milliers de clichés capturés pour pouvoir faire un état des lieux de la population de léopard de neiges dans la réserve.

Les pièges photos sont souvent installés autour de rochers, en crête, à des endroits où les panthères marquent leur territoire

Anne-Lise, la responsable de l'expédition, se met dans la peau d'un animal remontant la crête pour tester le piège photo

Nous sommes accompagnés par 3 rangers de la réserve, dont Ulan qui aime particulièrement prendre la pose pour la photo

Outre les mammifères, la région abrite une diversité de papillons, chauves-souris, rongeurs, fleurs alpines, ...

La réserve comprend de nombreuses espèces menacées, comme la panthère ("Vulnérable") ou le mouflon ("Quasi-menacée")

Ulan profite de l'heure bleu, pendant laquelle les animaux sont actifs, pour observer les crêtes environnantes à la longue vue

Tchimchtik, un des rangers, prépare le thé, la boisson de choix des kirghizes: on l'aime vert au sud, on le préfère noir au nord

Le thé est d'un bon confort alors que nous affrontons des conditions climatiques très changeantes à cette altitude

Parmi les indices du passage de la panthère que nous cherchons: projection d'urine et poils accrochés sur la parois rocheuses

Depuis 10 ans que l'ONG travaille dans la réserve, elle a référencé des dizaines de lieux particulièrement fréquentés par la faune

De retour au camp, les moments de répit sont souvent occupés à observer et à compter les animaux des environs

Il nous arrive régulièrement de pouvoir observer des troupeaux de mouflons ou de bouquetins sur les pentes alentours

Les passages au camp sont aussi l'occasion de reconstituer le stock de "tezek", une tourbe de crottin de mouton

La bouse séchée est également un combustible efficace pour alimenter le poêle et faire chauffer les théières

Après une journée pluvieuse, nous sommes heureux de pouvoir profiter du pain frais préparé par Tchimchtik

L'expédition est aussi l'occasion de tester une nouvelle méthode de récolte des morceaux de fèces de panthère

Une participante récupère l’ADN à la surface de la fèces grâce à un écouvillon qui sera conservé dans de l’éthanol

Le prélèvement effectué, nous pouvons admirer l'incroyable environnement que nous partageons avec la panthère

Nous profitons d'une pause en fin de journée pour installer la longue-vue et scruter les crêtes de la vallée

Nous avons la chance d'observer quotidiennement mais souvent de très loin des mouflons et des bouquetins

Nous profitons de notre retour au camp pour faire du thé, du pain et faire sécher nos affaires après la pluie

Les Rangers cuisinent des plats simples mais réconfortants à chaque fois que nous sommes au camp de base

Les Rangers ont aussi pour mission de prendre note de tous les animaux qu'ils observent au camp et lors de nos sorties

Nous profitons de notre dernière nuit dans la réserve pour admirer les étoiles d'un ciel sans aucune pollution lumineuse

Nous remontons le col, encore une fois grâce à nos fidèles chevaux, compagnons de mission résistants, endurants et sobres

Sur le col, les premiers signes de notre retour à la civilisation sont de pylônes délabrés d'une vieille ligne à haute tension

À notre retour au camp des Rangers, nous sommes aidés par les enfants pour descendre et immobiliser nos chevaux

Les chevaux sont remis en liberté jusqu'à leur prochaine mission pour laquelle il faudra aller les chercher et les regrouper

Nous repartons le lendemain matin du camp des Rangers pour prendre la piste et descendre des hauts plateaux
JAKSHY KALYNGYZ (AU REVOIR)
Départ vers 9h30 du camp de Koiendou après que nos chauffeurs aient changé un amortisseur cassé à la montée. Heureusement, Kourmanbek - un des chauffeurs - est très doué en mécanique malgré le peu de moyens à disposition. Il ne manque pas de créativité.
Derniers moments sur les Hauts plateaux kirghizes, la nostalgie se fait sentir ...
En jetant un dernier regard sur les montagnes majestueuses depuis le 4x4 qui nous rapprochait d'un orage et de la civilisation, qui nous ramenait vers la ville la proche (pourtant située à plusieurs heures de piste), vers l'autre monde, je savais que ce ne serait pas la fin de mon aventure kirghize, mais simplement le début d'une belle histoire avec cette terre captivante.